Ça y est, enfin, j’ai trouvé un appart… je respire. Il s’agit d’un appart version loft au coeur même de Manhattan, à Greenwich Village un quartier très sympa style bobo un peu comme le Marais.

Malgré tout, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et je me retrouve à attendre… Attendre quoi me direz-vous? Attendre de véritablement m’acclimater à cette nouvelle vie…

À Paris, les mannequins se doivent d’être mobiles. On court partout de casting en casting aux quatre coins de la capitale. On se présente devant les clients, on montre son book, on fait deux ou trois poses ( profil-face-profil), un petit sourire par ci, une tronche par là. On n’arrête rarement même si cela ne débouche pas forcément sur le job tant désiré. On attend le coup de fil de l’agence qui va nous dire si oui ou non on est en option. Bref, il y a de l’action dans l’attente… Ici les choses se passent de manière radicalement différente. On attend au sens propre du terme. Les agences travaillent avec les clients potentiels en proposant leurs mannequins en direct booking. À savoir, le book est compulsé on line ou envoyé par l’agence et le client ne verra le mannequin que s’il est vraiment intéressé. Alors oui, en fin de compte on court moins, on brasse moins d’air, mais on est en permanence dans l’expectative… Disons que parfois, en vous déplaçant et en vous présentant en personne devant un client, cela peut peser dans la balance. Il suffit parfois d’un bon feeling avec les casteurs, d’avoir eu la bonne attitude à tel ou tel moment et vous aurez les faveurs du « jury ».

Alors pendant ces laps de temps qui me paraissent une éternité ( je suis plutôt d’une nature à douter ), je me remets en question. Est-ce que je corresponds aux attentes des clients ici ? Est-ce que j’ai mes chances de faire quelque chose de valable ? Pas évident de prendre la température lorsqu’on est pas directement confrontée au marché. Rassurez-vous j’ai toujours la niaque, mais il y a comme un sentiment de nostalgie ( déjà ).

Après tout, je sais analyser les choses et j’ai bien conscience que ce métier ne va pas durer toute une vie. Alors il est vrai que lorsque j’ai le temps… Je cogite. Je fais un métier à travers lequel je dois me vendre. Bien sûr la personnalité entre pour beaucoup en compte, mais il y a aussi la beauté. Toujours des filles plus belles, plus jeunes, plus  » neuves » et la nouveauté, c’est vendeur. La beauté c’est très subjectif, plaire l’est encore plus. Il faut plaire à tout prix, ce n’est pas gagner d’avance.

Vous allez croire que je me fais une petite déprime « mal du pays ». Un peu sûrement… Mais je sens que je vais être bien dans mon nouveau chez moi et ça c’est important. Pour le moment, je n’ai pas encore défait tous mes cartons et des fenêtres de mon futur « home sweet home », je vois la pluie tomber…

Le moral va souvent de paire avec la météo et comme on dit dans notre cher pays  » Après la pluie, le beau temps « …

 

Quelques petites adresses coup de coeur…

 

THE THOMSON HOTEL