Voici donc ma première journée de boulot à NYC. J’ai rendez-vous dans le New Jersey. Le New Jersey… OK… C’est où ça exactement ? Je regarde donc un plan, mais sur mon plan il y bien NY et… bien plus bas dans un coin… Je trouve enfin le New Jersey. Bus ? Métro ? À 8h du matin y aller pour la première fois par mes propres moyens, j’ai une grosse flemmasse et surtout je me dis que j’aurais plus vite fait en taxi.

Donc me voilà en bas de chez moi à héler un cab. Le premier chauffeur refuse catégoriquement de m’emmener là-bas. Le deuxième aussi de manière encore plus radicale à base de « fucking no way », pareil pour le troisième… Je commence à me demander pourquoi personne ne veut mettre les pieds là-bas… Finalement ma persévérance s’avère payante car le quatrième a l’âme charitable et sans doute un peu par pitié, accepte de m’y conduire…

Il est déjà 8H30… J’ai rendez-vous à 9H et je comprends que nous sommes à presque 45 minutes de route… C’est mal engagé. Si j’arrive en retard, le client en réfère évidemment à l’agence… C’est pas bon.

L’épisode de mon arrivée dans le New Jersey, vous en avez eu un petit aperçu via le précédent post. Irene a laissé des traces et la route qui permet de franchir le pont est littéralement infranchissable car totalement inondée. Seuls les énormes trucks peuvent l’emprunter. Autant dire que mon petit taxi bien sympa au départ me plante là sans sommation ni regret !

Je suis seule, je suis bloquée, je suis trempée, le flic me demande de dégager… C’est la classe !

Finalement n’écoutant que mon instinct de mannequin, ( oui le mannequinat est une jungle), je fais du stop auprès des trucks pour pouvoir passer de l’autre côté. Un type très cool ( les routiers sont sympas c’est bien connu), accepte et je me retrouve à escalader son énorme engin ( ne vous méprenez pas sur le sens de cette phrase…). Ces camions sont hallucinants, vus de près ces montagnes de ferraille sont incroyables. Il faut gravir au moins 5 marches pour accéder à la cabine.

J’offre au chauffeur mon plus beau sourir. Ça a l’air de lui convenir. Il est 9h30…

Puis j’entame la journée. Le photographe se plaint de la concurrence déloyale des jeunots inexpérimentés qui s’improvisent du métier alors qu’ils viennent tout juste de s’acheter leur premier automatique… La maquilleuse a l’air au bout du roule… Je fais la psy pendant toute la préparation.

C’est alors que toute la journée je vais enchaîner les essayages pour finir tard le soir avec à mon compteur plus de 60 tenues différentes shootées.

Le client est un site de ventes privées en ligne et il a beaucoup, beaucoup de vêtements… Robe, pantalons, chemises, T-shirt, chaussures, manteaux, tout y passe. De face, de profil, tu défiles un peu, de dos. Ça fait partie du métier.

Mais le métier de mannequin c’est avant tout improviser, être à l’écoute, faire preuve de patience, sourire, rire, rencontrer, échanger, jouer, se laisser surprendre… Et c’est pour toutes ces raisons que je le fais !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le photographe se livre à moi…